Matrice_01 + l’empreinte


2022

Sculpture de cellulose, patine, gravure, 10 cm x 33 cm 10 cm 
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Empreinte en relief sur pâte à modeler, PETG, 56 cm x 34 cm



Matrice_01 est la première tentative de réactualisation du sceau-cylindre*. À la fois un outil étrange servant à la fabrication de l’image (la matrice), il devient aussi un objet en soi, précieux et mystique. Fait à partir de papier et reprenant la matérialité de la pierre, Le cylindre encapsule des gestes qui témoignent d’une nécessité, celle de préserver un sujet qui nous est cher. Comme une surface de dessin, le papier fixe l’image pour qu’elle résiste au temps. 


L’empreinte ellevient dévoiler ce que recèle le sceau.  Ce qui semblaient être des trous désordonnés sur le cylindre devient une constellation de points en relief. L’image proposée, inspirée d’une photographie de végétaux, laisse paraître un motif généré par l’accumulation de filtres de transformations numériques. Entre la trame photographique et l’écriture braille, ce fragment de paysage peut finalement s’imprimer à répétition et ainsi rependre une végétation propre à notre ère.  

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* Les sceaux-cylindres sont de petits objets cylindriques en pierre et servent de sceau personnel. Ils apparaissent durant la période d’Uruk ( milieu du IVe millénaire av. J.-C.) et perdurent pendant plus de 3000 ans, dans l’ancien Proche-Orient ( Levant, Mésopotamie, Anatolie).

Gravés en négatif par des motifs figuratifs ou abstraits et parfois même d’inscriptions, puisque se manifeste durant cette période le système d’écriture cunéiforme, ces cylindres étaient roulés sur de l’argile fraîche pour y laisser une image en relief sur des jarres, des tablettes d’argiles et autres documents à des fins administratives. Leur fonction principale était finalement d’identifier leur possesseur à titre de signature, que ce soit pour sceller ou authentifier.

En plus de cette fonction utilitaire, les sceaux-cylindres orientaux servaient semble-t-il de protection. Souvent percé au centre du cylindre, le sceau était porté autour du corps par une ficelle, comme une amulette. C’est pourquoi ces petits objets étaient fabriqués à partir de différents matériaux importés, souvent prestigieux, tels que le lapis-lazuli, l’agate, la cornaline, le nacre, l’ivoire, le métal et autres.